SOIR ET MATIN
2022
« La mort et la volupté ne font qu’un. La mère de ma Vie, on pouvait dire aussi que c’était la tombe, la putréfaction. Cette mère, c’était Ève ; elle était la source du bonheur et source de la mort, elle enfantait éternellement, elle anéantissait éternellement ; en elle l’amour et la cruauté ne faisait qu’un… Il vit la figure de la Mère, penchée sur l’abîme de la vie, avec un sourire lointain de beauté et d’horreur ; il la vit sourire aux naissance, aux trépas, aux fleurs, aux feuilles d’automne qui s’envolent dans un murmure, sourire à l’art, sourire à la putréfaction. »
Herman Hesse
Herman Hesse
Étrange apparition que ce jardin au milieu de la ville d’Arles, présenté comme celui de l’«Éden». Le son de la piscine est omniprésent, de jour comme de nuit, dans un balancement envoûtant, presque fantasmagorique. C’est alors que me vient une analogie avec la Genèse, plus précisément l’instant du bannissement d’Adam et Ève, et ces jardins m’apparaissent alors comme tant de petits paradis que l’on essaie de (re)créer chez soi, à la fois symbole de faute et de vengeance — du moins, de domestication de cette terre d’où ils étaient pris. Lensemble du film sur une durée de six mois, depuis deux fenêtres d’un même appartement. Par les plans fixes et la distance imposée, je cherche à porter une attention sur les différents éléments et oscillations qui composent cet espace auquel je n’ai pas accès, expérience m’obligeant à rester dans l’interstice d’un désir jamais assouvi. Et les images, leur immobilité vibrante, deviennent celle d’un corps enfermé qui tente d’arpenter cet espace fantasmé par projection.
Vidéo
2022
Vidéo
2022
Installation à l’Ecole Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles
2022