Acampa
Série de vidéos sur le territoire auvergnat
2024

Acampa, v. a., ramasser, relever de terre, réunir.
Acampa (s'), v. p., mot à mot, se ramasser, en parlant des personnes, revenir à la maison, rentrer chez soi.

Définition d’après le Vocabulaires patois, vellavien-français et français-patois vellavien, le baron de Vinols, 1891





La caisse en bois de sapin



Le patois










« La légende, le fait surnaturel, recouvrent toujours une part de vérité.
Même si la légende n’avait aucun fondement historique,
l’attachement du récit dans son cours à certains détails est significatif,
et trahit une origine historique réelle.»

Christian Lauranson- Rosaz, l’auvergne et ses marges (velay, Gévaudan)
du VIIe et XIe siecle ; la fin du monde antique ?, 1988


 La caisse en bois de sapin
Vidéo, 2022

Une discussion familiale mettant en avant mon grand-père,  au sujet de “l’après”, des vers dans la terre et des revenants. Sa “caisse en bois de sapin”, mon grand-père l’évoque à chaque dîner ou évènement de famille.  Elle traduit une peur : celle de finir sous terre, mangé par les vers de terre.

 Le patois
2022

Je questionne ma grand-mère au sujet de “l’auvergnat”. Elle évoque sa jeunesse, et son point de vue sur la situation actuelle.
L’auvergnat ou occitan auvergnat (occitan : auvernhata) est un dialecte de l’occitan. La dénomination la plus répandue est le terme de “patois”.
Le nombre de locuteurs de l’occitan en Auvergne était autour de 80 000 selon le sondage de l’IFOP de 2012.


La rosée de la pleine lune
En cours de réalisation, 2024


« Encore faut-il le rappeler, en ce qui concerne le statut et le destin de l'image
en Occident, qu'au III e siècle de notre ère, Plotin marque le début du tournant
par lequel l'image, au lieu d'être définie comme imitation de l'apparence,
sera interprétée philosophique et théologiquement, en même temps que traitée
plastiquement, comme expression de l'essence. De nouveau et pour longtemps
l'image se donnera pour tâche de figurer l'invisible. »

Jean-Pierre Vernant



Illustration tirée de l’ouvrage “Les manufactures du Haut-Rhin, Engelmann, Père & Fils”,  dessinateur : Mieg Jean


Ce projet prend sa source dans un récit de ma grand-mère, où elle m’évoque un rituel : Celui des draps blanchis à la pleine lune.
Autrefois, lors des nuits de pleine lune, on déposait les draps au sol afin de les blanchir.
On retrouve ce procédé dans les manufactures du haut-rhin en Alsace, d’où est tirée l’illustration ci-dessus. Les draps étaient déposés sur les prés, au soleil et à la lune.

Ma grand-mère m’assure que cela fonctionnait à chaque fois.

Cette croyance provient de la mise en relation de deux élements :  la pleine lune et l’effet blanchissant. Or, il se trouve que c’est à la rosée que l’on doit ce résultat. En effet,  l’eau oxygénée qu’elle contient permet la réaction chimique à l’oeuvre lors des nuits sans nuages, ces mêmes nuits où l’on peut admirer la pleine lune.
Ce rituel opère  grâce à une croyance et une mise en relation de deux faits. La magie se met en place dans ce qui n’est pas visible mais ce qui tient de la croyance, et où il y a une vérité que l’on peut activer.
C’est la même chose dans le procédé photographique : La photographie joue de cette invisibilité, et de cette mise en relation de l’acte et du résultat. Lorsque l’image apparaît, nous n’avons rien vu du procédé, le résultat (la photographie sur le papier) tient du quasi « magique ».
Le drap, telle une image pourrait alors s’exposer à la lumière de la nouvelle lune, et j’obtiendrai ainsi une image, fixée en cet instant.
La fixation de l’image, comme l’acte de blanchissement, dépend de la croyance qu’on lui porte.
Le drap ainsi exposé lors de la nouvelle lune, porte alors l’essence de l’image de cet instant d’exposition, que l’image soit visible ou non.